Une des difficultés récurrentes pour qui veut improviser sur une grille est la maitrise des cycles.
J’ai dit maitrise ? Aie …
J’aimerais plutôt utiliser d’autres verbes plus appropriés : il ne s’agit en effet pas de maitriser (sous entendu le contrôle avec la tête) puisque justement il faut éviter de compter!
Il s’agit plutôt d’intégrer ces cycles en étant conscient mais sans piloter le processus en permanence.
Quelle gageure !
Beaucoup de choses ont été écrites sur le sujet.
Je vous livre par exemple un article intéressant que j’ai lu sur le site “les ateliers du rythme” (une mine d’informations) qui s’intitule « compter ou sentir, il faut choisir« .
Dans cet article, de nombreux musiciens expliquent ce qu’ils ressentent et comment ils vivent et ressentent les cycles.
Ma frustration vient de ce qu’aucun n’explique : comment faire pour y arriver.
Quel est donc le chemin ?
Une réponse que j’ai maintes fois entendue est : la répétition !
Oui je veux bien répéter, mais sur quels exercices?
Dans cet article, je vous livre comment j’ai progressé dans ce domaine avec une manière de faire que j’applique et qui pourra peut être servir à certain ??
Ceci est valable pour tous les instruments me semble t il, pas que pour le violon…
Le principe de base
En premier lieu, je découpe le morceau en sous-ensembles de différents “niveaux”
Chacun forme un cycle de nature différente.
Le premier est la mesure. C’est souvent du 4/4 et je vais garder cet exemple pour la suite, mais cela s’applique à d’autres métriques.
Le deuxième est bien souvent un cycle de 4 mesures. Il y a bien sûr d’autres formes mais dans beaucoup de standards, c’est le cas.
Et je suis persuadé que si on sait conscientiser dans un cas simple, comme celui des 4 mesures, le reste vient ensuite plus facilement.
Il me semble en effet que déjà si on arrive à sentir les cyles de 4 mesures, on a fait bien du chemin!
Ensuite on peut avoir
– des cycles de 8 mesures par exemple dans les formes AABA, chaque lettre est souvent un cycle de 8 mesures (soit 32 mesures en tout)
– pour le blues de 12 mesures, on a 3 cycles de 4 mesures
– parfois on a 16 mesures (4 cycles de 4)
– …
L’important est me, semble t il, de s’entrainer sur différentes formes.
L’image mentale
Ensuite, et bien je me fais une image mentale de ces cycles.
C’est d’ailleurs un conseil que j’ai souvent entendu : il faut te faire une image mentale !
Mais en fait je n’ai pas vu d’exemple concret de ce qu’on appelle cette image mentale.
Je vous livre donc ci-dessous la mienne !
Pour ceux qui suivent le Blog, vous savez que j’ai travaillé le rythme avec la méthode O Passo, et je m’en sers ici.
La mesure
L’image mentale que j’ai d’une mesure à 4 temps est basée sur le chemin que font mes pieds en se posant au sol avec O Passo.
Elle est donc la suivante
Rappel : je suis droitier donc le premier pas est à droite.
Vous pouvez voir la réalisation sur la video ci dessous
Pour les sensations, j’ai même ajouté de la couleur :
– le bleu = démarrage, ordonné, sage
– le jaune = début de la lumière
– le vert = entre le bleu et le jaune
– le rouge = on s’excite pour la relance !
Et cela donne une image coloré
Rappel : avec O Passo, le contre temps se prononce « et » et on plie les genoux comme sur la video ci dessous (Lucas met en plus les mains pour accentuer le mouvement et qu’il soit bien visible)
Variante
Lorsque le tempo est rapide, il devient assez difficile de marquer tous les temps
Dans ce cas, je simplifie et je fais le 1er temps avec mon pied droit, le 3eme avec mon pied gauche. Le 2 et le 4 correspondent alors à la flexion du genou, et sont donc marqués comme s’ils étaient des contre-temps dans une mesure à 2/2.
Mon image mentale de la mesure devient donc la suivante
Le cycle de 4 mesures
Je construit mon image d’un cycle de 4 mesures de la même manière, avec un zoom arrière.
J’ai donc 4 mesures qui chacune se positionne dans un grand carré
Voici donc les 2 variantes que je me construit suivant le tempo :
tempo lent
tempo rapide
Réalisation pratique
Pour ne pas avoir à “compter” lorsque les mesures défilent, et savoir à tout moment ou j’en suis, j’apprends en demandant à mon corps de reconnaitre la position :
– le chef d’orchestre bat la mesure : il sait à tout moment sans compter ou il en est
– moi je bats avec les pieds avec O Passo : c’est un peu le même principe sauf que c’est plus complet : la marche entraine tout le corps, et aussi l’équilibre.
je vous invite à ce sujet à lire l’article de mon ami Jérôme sur “rythme et équilibre”
L’exercice est donc simple : j’ai trouvé le mouvement du corps qui me convient pour marquer le temps de la mesure, et je laisse mon corps s’y référer.
Attention à ce stade de bien noter que de battre du pied n’est pas suffisant : cela n’engage pas tout le corps, et cela ne différencie pas les temps les uns des autres.
Et maintenant il suffit lorsque j’entends une musique, de repérer le tempo, la mesure et le démarrage du cycle,
puis de m’amuser à marquer le pas suivant cette image mentale.
Et là, la magie opère !!
J’ai intégré le cycle de 4 mesures et je suis devenu capable d’“anticiper” la fin du cycle, le début d’un nouveau cycle etc….
Comme il faudra le faire en improvisation
Et surtout j’ai atteint une certaine confiance et plus de sérenité !
Enchainement de cycles de 4 mesures
Ensuite il faut me repérer lorsque j’enchaine plusieurs cycles de 4 mesures
Un “truc” que j’ai lu (écrit par un batteur) est de penser un rythme différent dans ma tête à la fin de chaque cycle de 4 mesures.
Par exemple
- 1er cycle : sur le 4eme temps de la 4eme mesure je fais 1 noire
- 2eme cycle ; sur le 4eme temps de la 4eme mesure je fais [croche pointée / doubles]
- 3eme cycle ….. je pense 3 notes [croche/2 doubles]
Il est assez facile de me concentrer uniquement sur cette fin pour savoir à quelle cycle j’en suis.
Tempo lent
Tempo rapide
Test de mes images mentales
J’ai trouvé une manière amusante de tester l’efficacité de mes images mentales, ce qui teste également ma capacité à repérer des cycles.
Je vous la livre tout de suite :
J’ai découvert cet été la pratique de la “cohérence cardiaque”. Je ne vais pas tout vous expliquer sur le sujet car il existe de nombreuses références sur le net.
Le principe de cette méthode est d’inspirer pendant 5 secondes puis expirer pendant 5 secondes et cela pendant 5 minutes.
Et le chalenge est donc : comment sans compter savoir ou en en est ?
Corollaire : comment terminer au bon moment ?
Et bien voilà, je me suis fait une image mentale et j’ai laissé ensuite faire mon corps. C’est un bon entrainement !!
Pour me contrôler, j’ai téléchargé l’application gratuite “respirelax+” qui donne le rythme et qui s’arrête au bout du temps donné.
Si mon exercice est bon, je finis au moment ou l’appli s’arrête
Coté pratique
Et bien il me fallait savoir combien il y a de “temps” pour pouvoir construire mes cycles.
Ici j’appele « temps » une respiration : inspire ou expire
DAns l’exercice, on à 12 temps par minute : 12 x 5 = 60s
J’ai donc imaginé 2 possibilités :
1- des mesures à trois temps (ce sont alors des triangles) et chaque minute correspond à 4 mesures
=> on réalise 5 cycles de 4 mesures
Réalisation du pas pour les mesures à 3 temps
2- des mesures à 4 temps
Pour que le compte tombe exact, j’ai réduit à 4 minutes et on a alors 3 cycles de 4 mesures (tiens un blues !!)
Et en pratique, j’ai commencé à faire l’exercice debout.
Puis je l’ai fait couché en me relaxant, sans faire de gestes et juste en visualisant ….
Rapprocher zenitude et entrainement pour s’approprier les cycles, ça marche !!
Mots clés utilisés pour trouver cet article :https://improviser-au-violon fr/mon-truc-pour-integrer-les-cycles/,sentir les cycles en musiques,comment arriver a compter les mesures en improvisant,compter les temps en impro jazz,cycles blues,imroviser sans compter les temps,jazz tempo tres rapide battre seulement le premier temps de la mesure,musique sentir la mesure,perfectionner rythme compter improvisation musique,sentir la mesure 4/4
Je veux recevoir les prochains articles du BLOG "improviser-au-violon" Je recevrai en cadeau le e-book "démarrer l'improvisation au violon"