Comment la musique influence mon cerveau

de la note au cerveau Daniel LEVITINPourquoi et comment prenons nous du plaisir à écouter la musique?
Comment reconnait on une chanson?

Apprenez le en lisant le livre de Daniel LETIVIN : de la note au cerveau

ATTENTION : ce n’est pas un roman et la lecture est ardue : l’auteur est en effet un éminent neuroscientifique quebecquois.

J’ai donc résumé pour vous quelques morceaux choisis de cet ouvrage.

Dans cet article, j’ai choisis de vous faire découvrir : d’où viennent les émotions procurées par la musique !

Musique : cerveau droit ? cerveau gauche ?

Les neurosciences cognitives font actuellement des bonds en avant gigantesques : le cerveau est une planète en pleine musique : role du cerveau droit et gaucheexploration par les scientifiques, et les nombreuses découvertes ne cessent de nous étonner.

Qu’en est il des connaissances relatives à nos pratiques musicales ?

L’une des grandes découvertes sur le cerveau fut la latéralisation : les hémisphères droit et gauche sont spécialisés. La conception populaire a ainsi retenu que le cerveau gauche est essentiellement analytique, et le droit est plus artistique.

Par exemple : le langage est développé surtout par l’hémisphère gauche (rationnel)

Mais cela est un raccourci assez simpliste, même s’il n’est pas dénué de sens.
En effet, toutes nos activités requièrent une coordination entre les 2 hémisphères, même si certaines fonctions précises sont fortement latéralisées.

Qu’en est il au juste de la musique ?

  • L’hémisphère droit analyse le contour général de la mélodie, sans tenir compte des intervalles
  • L’hémisphère gauche s’occupe plus des noms : l’interprète, le compositeur, les instruments, les intervalles.
    De la même manière : la clé, les gammes, les accords, la cohérence sont le lot du lobe frontal gauche.

Les deux hémisphères collaborent donc. La formation musicale a pour effet de faire passer certaines facultés de l’hémisphère droit (intuitif) à l’hémisphère gauche (logique) eu fur et à mesure que le musicien apprend à parler de la musique qu’il joue ou qu’il entend, à nommer ce qu’il perçoit ou réalise.

Le facteur temps

Cela n’aura échappé à personne : une différence fondamentale entre la musique et la plupart des art plastiques et visuels est que la musique se déroule dans le temps.

A mesure que la musique défile, notre cerveau est hyper actif : il mémorise ce qu’il a entendu et il essaie d’anticiper ce qui va arriver.

L’ANTICIPATION est sans doute le maître mot : ces prévisions constituent en effet l’essentiel de nos attentes musicales.

Toutes les informations sont en effet mises à jour « au fil de l’eau » instantanément et remplacent au fur et à mesure les plus anciennes. Nous essayons en permanence de prédire ce qui va arriver, et ceci en fonction de nombreux paramètres :

  • ce qui a précédé dans le morceau
  • notre souvenir de ce qui suit (si nous avons déjà entendu ou joué ce morceau)
  • ce à quoi nous nous attendons suivant notre culture, et notre expérience du style de musique
  • toute information supplémentaire qui nous est donnée : une lecture sur le contexte de l’oeuvre, un mouvement de musiciens sur la scène, notre voisin qui tousse, ..

Bien sûr, c’est très difficile à cause de 3 principales difficultés :

  • les informations ne sont pas toujours distinctes
  • elles peuvent être ambigües (on peut confondre)
  • elles peuvent être incomplètes

Et le cerveau doit estimer ce qui se passe réellement pour l’interpréter.
Nous ne sommes heureusement pas conscient de tous ces calculs, ces opérations se font à notre insu.

Bien sûr nous connaissons tous les illusions d’optiques où notre vue nous joue des tours. Ou plutôt, où les dessinateurs utilisent sciemment certains effets pour piéger notre cerveau.

Exemple de leurre visuel : l’illusion de Kaniza

On a l’impression qu’un triangle blanc est dessiné … il n’en est rien.
Notre système visuel complète l’information manquante et imagine ce triangle.

Pourquoi ? On suppose que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs devaient réagir rapidement à des informations incomplètes pour survivre : nous avons développé un système capable de construire les informations manquantes pour prendre une décision rapide en cas de danger imminent (fuir un prédateur entre-aperçu par exemple) : mieux vaut s’enfuir qu’attendre de compléter l’information manquante pour savoir si le bruit entendu appartient vraiment à un fauve !

Et bien de la même manière,  les compositeurs et les improvisateurs peuvent nous leurrer en jouant justement sur la déficience de nos perceptions auditives.

Ainsi, notre cerveau complète des informations qui lui semblent manquer (une ligne mélodique incomplète par exemple) en se référant à ses connaissances antérieures, et les compositeurs aguerris, comme les improvisateurs, peuvent jouer sur cela pour nous surprendre en trompant nos sens.

En cela, les effets électroniques (Delay, Reverb ,écho,  …) sont puissants.
Ces effets n’existent pas depuis suffisamment longtemps pour que notre cerveau ai développé les mécanismes instantanés nécessaires à leur perception « correcte ».

Musique et culture

La plus grande illusion en musique est sans doute celle de la structure et de la forme : notre cerveau apprend une sorte de grammaire propre à la musique de notre culture, comme nous apprenons la langue de notre pays.

Après la naissance et durant les premières années de notre vie, c’est pendant l’exposition de notre cerveau à la musique que s’établissent des connexions neuronales, le cerveau élaguant par la suite. Il ne retient que les plus importantes : celles que nous utilisons le plus.
C’est sur ces bases que se construit notre compréhension de la musique et nos goûts.

Attention, cela ne signifie ps que nous ne pouvons pas apprendre et apprécier d’autres styles par la suite ! Mais certains élément structurels s’intègrent profondément au système cérébral lorsque nous écoutons de la musique enfants (les gammes, les résolutions, …)

La plupart des schémas musicaux créés à partir de l’âge de 5 ans sont liés aux éléments suivants

  • le style
  • l’époque
  • le rythme
  • les progressions harmoniques d’accords
  • la structure des phrases  (nombre de mesures par phrase)
  • la longueur des morceaux
  • les successions de notes typiques

Ce que nous avons entendu est devenu pour nous une « régle » qui nous parait naturelle.

Musique & émotions

La musique serait donc comme une illusion créée par notre cerveau qui anticipe.
Il compare ensuite, en activant ses connaissances, ce qu’il avait anticipé avec ce que nous entendons vraiment.

Mais pourquoi et comment cela suscite t il des émotions ??OFF boutton

L’origine de nos attentes est la CLE pour expliquer pourquoi certaines mélodies nous émeuvent tant, alors que d’autres nous donnent envie de mettre le bouton sur OFF !

Essayons donc d’en savoir un peu plus …..

L’anticipation

La musique, nous le savons, est par définition une suite de son organisé (sinon, c’est du bruit  n’est ce pas !)

Mais cette organisation doit intégrer des éléments de surprise, sinon elle serait plate émotionnellement.
Notre appréciation est intimement liée à notre capacité à apprendre les schémas musicaux sous-jacents (cf liste ci dessus) des morceaux que nous aimons, et à prédire grâce à cela ce qui va suivre.

Les compositeurs et improvisateurs nous communiquent ainsi des émotions en choisissant de satisfaire – ou non – nos attentes. Et tout le savoir faire est là !

Quelques exemple :

  • la cadence parfaite correspond à une attente précise liée à un enchainement d’accord connu par notre oreille « occidentale », elle se conclue par un accord attendu.
    la cadence rompue est un artifice qui, à l’issu de cet enchainement et au dernier moment, nous amène sur un autre accord qui est, lui, inattendu.
    ex : les Beatles terminent ici sur For no One  par l’accord V et non pas par l’accord I (et ils reprennent la chanson suivante un ton au dessous de ce que nous attendions)
  • notre oreille est habituée à des structures courantes : 4 mesures, 8 mesures, …
    On peut reprendre l’exemple des Beatles qui dans Yesterday nous surprennent avec … 7 mesures !

La création d’attente est donc une manipulation au cœur même de la musique.
Elle est utilisée dans la partie rythmique, (changement de rythme, attentes, changement de tempo, break), mélodique, harmonique, les structures, …

Évidemment, la culture musicale est centrale : nous formons des schémas musicaux dans notre tendre enfance, et les corrigeons à chaque fois que nous rencontrons de nouvelles musiques.

Ce qui nous surprend au début (par exemple des accord de 7eme pour un néophyte de jazz) pourra avec le temps et la pratique, devenir une règle nouvelle pour nous.

C’est pour cela que si nous entendons pour la première fois de la musique indienne ou pakistannaise par exemple, cela nous parait étrange = elle n’est pas en adéquation avec ce que nous avons appris, nos connexions neuronales ne sont pas prêtes. Nous ne sommes pas capable d’anticiper, et nous n’avons donc pas d’émotions profondes comme avec un style de musique familier.

Pour aller plus loin

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Et aussi vous plonger dans le livre : De la note au cerveau de Daniel LETIVIN

Pour ceux qui n’auront pas ce courage, attendez le prochain article qui nous plongera, entre autre, au cœur du rythme et tentera de nous expliquer d’où vient cette sensation qu’on appelle Groove, et comment la procurer !

Ma conclusion

Et oui, c’est important de tirer un enseignement de ces connaissances !
Chacun peut bien sûr se faire librement son avis.

Je vous propose trois idées qui sans être nouvelles confortent une certaine pratique de l’improvisation (pour moi au violon! mais c’est générique .)

  • Apprendre des règles (cerveau gauche) c’est bien, mais finalement, pour s’amuser et intéresser, il faut ensuite savoir les transgresser !
  • Être bien imprégné d’un style est nécessaire pour pouvoir en sortir ensuite … sciemment j’entends !
  • La difficulté de l’impro n’est pas technique :
    il faut oser sortir des schémas appris, et ce sur tous les fronts : mélodiques, harmoniques, rythmiques … peut être pas tous à la fois cependant !!.

 

 

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